Lamartine au pouvoir
Lorsque, en 1848, M. de Lamartine parvint au pouvoir, relate Charles Pogaret, il fut assailli de tant de sollicitations et de recommandations, qu’il dut se borner à inscrire sur son calepin tous les agents diplomatiques de l’avenir.
Vint le grand jour des nominations. Le poète dépouilla son mémento, et chaque nom choisi par lui trouva place aussitôt dans un décret. Toutes les ampliations (copies d’actes officiels qui ont les mêmes valeurs que les originaux) furent bientôt dans les mains des élus, toutes, moins une, qui demeura sur le bureau du citoyen directeur des Affaires étrangères. Il n’avait point l’adresse du titulaire, et personne ne le réclamait.
Après quinze fours d’attente, on recourut au ministre pour savoir où gîtait « le citoyen. David, nommé consul de France à Brème ».
Ce nom ne rappelant rien à M. de Lamartine, il eut recours à son carnet et vit, en effet, le nom de « David » inscrit en grosses lettres au milieu d’une page. Il se rappela alors que, quelques jours avant les événements de février, il avait pris cette note pour se rappeler un passage des psaumes du roi hébreu.
— Mais, malheureux ! s’écria le ministre en riant, vous avez fait un consul républicain du roi David.
— Quel roi ? balbutia le directeur du personnel interloqué.
— Parbleu ! celui qui dansait devant l’arche!…
Le lendemain, on lisait dans Le Moniteur :
Le citoyen X… est nommé consul de France à Brème, en remplacement du
citoyen David, « décédé ».
L’honneur des bureaux était sauf.
« Lisez-moi Historique. » Paris, 1935.
juillet 13, 2017 à 7:15
Je pourrai en dire sur le citoyen Lamartine, mais, comme il aimait les chiens au point de s’opposer à un nouvel impôt sur les chiens ( vous imaginez-vous ça !! ) je ne dirai rien ! amitiés -france 🙂
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